À la bibliothèque d'histoire, située au Palais universitaire, Ghislaine Guinchard est médiatrice documentaire. Elle fait l'acquisition des ouvrages, les catalogue et guide les étudiants dans la masse des informations, en lien étroit avec les enseignants. Rencontre avec une bibliothécaire au sens du service affirmé.
« J'aime tout dans mon métier. Avant tout, renseigner le public, guider les étudiants, collaborer avec les enseignants. C'est ce qui fait le sens de mon travail, je l'ai choisi pour ça. Les étudiants en histoire sont très chouettes, adorables. C'est un vrai bonheur de travailler pour eux et avec eux. Je suis très ancrée dans l'université, c'est ce qui me plaît, tout le monde passe par chez nous ! En temps normal, les bibliothèques sont pleines, ce sont des lieux de vie. » Visiblement, Ghislaine Guinchard aime son métier, elle l'a bien choisi. Elle officie depuis 1996 à l'Université de Strasbourg, et depuis 2002 à la bibliothèque d'histoire, l'une des 25 bibliothèques de l'université.
Acquisition et catalogage
Installée au Palais universitaire, la bibliothèque d'histoire compte au total plus de 100 000 volumes, répartis entre la bibliothèque du 1er cycle, au rez-de-chaussée, pour les étudiants de licence, et la bibliothèque de recherche, à l'étage, pour les étudiants en master et doctorat. Elle regroupe les fonds d'histoire médiévale, moderne, contemporaine, des religions et de l'Alsace. « C’est un lieu très beau, emblématique, là où j'ai suivi mes études d'histoire, avec des hauts plafonds, de la lumière, c'est très agréable », poursuit-elle.
Elle assure l'acquisition des ouvrages pour la bibliothèque de 1er cycle et le fonds recherche d'histoire médiévale, contemporaine et des mondes musulmans. Elle a pour cela un budget de 20 000 €. Elle choisit les ouvrages grâce à une veille dans une revue spécialisée, dans les catalogues d'éditeurs et auprès des enseignants en sciences historiques. « Deux fois par an, je leur propose une liste d'ouvrages dans leur discipline. Ça leur plaît beaucoup. »
Ghislaine Guinchard réalise aussi le « signalement » des ouvrages, c'est-à-dire leur enregistrement, dans le catalogue collectif des bibliothèques universitaires, le Sudoc. Ainsi, un étudiant ou un chercheur de n'importe quelle université de France, d'Europe et même du monde, peut emprunter un ouvrage de la bibliothèque de Strasbourg, via le prêt entre bibliothèques. Et depuis septembre, elle est la correspondante Autorités* du Sudoc pour tout le service des bibliothèques de l'université.
« Nous sommes des intermédiaires »
Elle dédie une partie de son temps de travail à l'accueil du public, avec une particularité, cette année : la bibliothèque est ouverte sur rendez-vous et le prêt se fait en « drive », pendant le confinement. A chaque rentrée universitaire, Ghislaine organise et donne des formations aux étudiants de première année de licence pour présenter la bibliothèque, le catalogue, les ressources électroniques et leur usage. « De plus en plus, nous sommes des intermédiaires. Nous aidons les étudiants à faire le tri et à se repérer dans la masse d'informations. La médiation me plaît beaucoup. La documentation sous forme papier a encore une très grande importance, surtout en histoire. Les étudiants empruntent beaucoup, les enseignants sont très présents. Papier et électronique, nous avons les deux, c’est ce que j'aime », conclut-elle. Dans l’attente que de nouveau, les bibliothèques soient pleines de monde et de vie.
Stéphanie Robert
* En sciences de l'information, une autorité (ou notice d'autorité) sert à identifier sans ambiguïté des personnes, des choses ou des concepts